Le spectacle

LE TEXTE
Bien fidèle aux multiples récits traitant de la mythologie grecque dont il s’inspire, le texte du spectacle est une création originale. La trame narrative est un mélange de récits en prose, de poèmes en vers, et de chansons.

(…) Zeus a alors une idée brillante :
inventer la pire créature qui soit pour se venger de ces pauvres mortels prétentieux.
La question est : quelle créature inventer et leur offrir pour empoisonner à tout jamais leur existence ? (…)

Extrait du spectacle

L’ESTHETiQUE – LA SCENOGRAPHIE
Parce que nous partons du rien, pour faciliter l’immersion du spectateur, mais aussi pour respecter les projections d’images, l’univers visuel de Nom de Zeus est volontairement sombre.
Tout au long du spectacle, les modes graphiques se mêlent : théâtre d’objet, manipulations d’ombres, rétroprojections, jeux d’images fixes ou animées, utilisation de dessins et de photos.Au milieu du plateau, un grand castelet.
Au fur et à mesure de l’avancée du récit, le décor se dévoile.
Trois univers sont délimités. Tout en haut trône l’Olympe, le domaine des dieux ; en dessous, se situe le territoire des simples mortels, marionnettes des dieux ; tout en bas se trouve le royaume des morts, les Enfers.
Au fur et à mesure du déroulement des récits et du croisement des histoires et des personnages, des fenêtres s’ouvrent, des rideaux sont tirés, dévoilant ainsi de nouveaux espaces de jeu.

(…) Le temps passe.
Et les choses se gâtent.
Même si les hommes ont reçu la capacité
de se tenir debout et de marcher,
ça ne les empêche pas de vaciller
et d’aller de travers.
Le temps passe.
Et les choses se gâtent (…)
Extrait du spectacle

LE TRAITEMENT MUSICAL ET SONORE
L’omniprésence de la guitare électrique tendrait à qualifier l’univers sonore de Nom de Zeus de principalement rock. Mais cette bande son est volontairement contrariée par l’immersion de chansons plus légères, de poèmes en alexandrins, de chants a capella et de compositions musicales plus arrangées.
La partition musicale qui est composée à l’ordinateur est pensée comme une bande son de film, épique, puissante, enveloppante ou dansante.
La musique est aussi là pour accompagner la parole, la guitare électrique écoute la voix, vibre, jaillit, s’envole, résonne et bien sûr sert de support aux chansons qui jalonnent le spectacle.
En ce qui concerne la narration proprement dite, nous avons pris le parti de jouer sur une alternance de récits racontés en direct et à vue, et de voix off diffusées.

« (…) ces mythes grecs, si on les regarde d’un peu plus près, si on réfléchit sur eux aussi, on voit qu’il y a à travers l’intrigue, sans avoir l’air de rien, une forme de sagesse, en tout cas la réflexion sur ce que nous sommes, la condition humaine… »
Jean-Pierre VERNANT (BNF, 2005)
Pandora, la première femme.

POURQUOI LA MYTHOLOGIE GRECQUE
De tout temps, les hommes ont cherché à comprendre le fonctionnement du monde.
Comment le jour succède-t-il à la nuit ? D’où viennent les étoiles ? Qu’est-ce qui régit les saisons ?
Dans l’Antiquité, pour que ces questions ne restent pas sans réponses, des récits furent inventés par les hommes pour donner un sens à ce qui les entourait.
Ces mythes, qui nous sont parvenus grâce aux conteurs et aux écrits (avec toutes les variantes possibles et imaginables), retracent les épisodes marquants qui constituent la vie des dieux, demi-dieux et autres héros, ainsi que leurs rapports avec les simples mortels.
En effet, qu’ils se montrent mesquins ou perfides, fidèles ou généreux, égoïstes ou bienfaiteurs, les dieux, dans ces récits, ont entre leurs mains les fragiles destinées des hommes.
La principale raison d’être de ces légendes était de donner des réponses aux questions fondamentales. Qui sommes-nous ? D’où venons-nous ? Que nous réserve l’avenir ? Quelle part de responsabilité ou d’action pouvons-nous prétendre avoir sur notre destin ? Ne sommes-nous que des marionnettes ? Si ces questions demeurent toujours d’actualité aujourd’hui, c’est sans doute parce que c’est dans la nature humaine de toujours chercher à comprendre, expliquer, excuser.
Aujourd’hui encore, ces récits continuent de circuler dans les petites têtes des nouvelles générations, si loin de ces faits épiques et si près des nouvelles technologies.
Il suffit de leur raconter un des exploits d’Hercule, Ulysse ou Thésée pour les voir immédiatement s’identifier à ces premiers « Super Héros ».
Il est fascinant de réaliser à quel point ces récits antiques ont survécu à l’épreuve du temps.
Parce que ces légendes font toujours rêver et que ce faisant, elles développent la culture et l’imaginaire tout en faisant appel à des notions ô combien encore présentes aujourd’hui.
Le mythe de la séduction, le mythe de l’infidélité, le mythe de la négation, le mythe de la tentation, le mythe de la rivalité entre les hommes ou les dieux pour garder le pouvoir, comment mieux expliquer ces sentiments et travers humains si ce n’est en continuant de raconter ces fables et récits originels.

« Bientôt, l’Iliade et l’Odyssée m’apprirent à vivre mieux.
En outre, elles commentaient notre actualité.
Il y a 2500 ans, un poète, quelques penseurs,
des philosophes ont délivré au monde des enseignements dont l’acuité n’a pas été amoindrie par les siècles !
Les Grecs nous renseignent sur ce que nous ne sommes pas encore devenus.»
Sylvain Tesson dans Un été avec Homère.

LES THÉMATIQUES ABORDÉES – LES ÉPISODES CHOISIS
– L’origine du monde : du chaos à Gaïa la Terre et Ouranos le Ciel-
– La naissance des premiers dieux
– La guerre pour le pouvoir : de Cronos à ZeusL’Olympe : l’ennui et la vacuité divine
– De la création des animaux à celle des hommes
– Du don du feu au châtiment de Prométhée
– La boite de Pandore
– Hadès, Perséphone et Déméter : le mythe des saisons
– De la colère de Zeus au déluge
– Et aujourd’hui …